Agriculture biologique : que cela signifie-t-il vraiment ?
Nous entendons de plus en plus parler de consommation responsable, y compris via des produits issus de l’agriculture biologique. Nous y sommes plus sensibilisés, et donc plus conscients des enjeux de l’agriculture pour notre planète, pour les animaux et la biodiversité mais aussi pour notre santé.
Mais quelles sont, concrètement, les caractéristiques d’une agriculture dite biologique, du côté des producteurs ?
Rappels sur l’évolution de l’agriculture bio
Aujourd’hui, de nombreux professionnels proposent aux producteurs de se mettre aux cultures bio. Les agriculteurs peuvent par exemple trouver en ligne des variétés semences agricoles sur Farmi, un professionnel du secteur qui permet de faire la transition vers une agriculture biologique à l’aide de plants adaptés.
Ce type d’agriculture a commencé à se développer à la fin des années 70. Il faudra attendre la fin des années 90 pour que l’OMS et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture la reconnaissent officiellement au cours d’un programme adapté. Le label AB (Agriculture Biologique) est octroyé aux produits alimentaires issus à 95% d’une agriculture biologique.
Les organismes compétents se chargent également de vérifier la traçabilité des produits bio pour vérifier qu’ils en respectent bien les critères.
Depuis, ce mode de consommation se démocratise et est maintenant connu de tous et toutes. On trouve des aliments bio dans de nombreuses grandes surfaces, faciles à trouver grâce à des rayons dédiés. Il existe également plusieurs enseignes spécialisées dans les produits bio, qu’ils soient alimentaires ou non (ex : cosmétiques bio utilisant des produits issus de l’agriculture biologique).
Les consommateurs disposent donc de plus en plus de choix pour consommer de manière raisonnée, en particulier dans ce qu’ils choisissent de manger. Ce qui nous amène à notre premier point de l’agriculture bio, c’est-à-dire permettre des repas plus sains au quotidien.
Une alimentation plus saine
L’agriculture biologique va dire non à tout ce qui est pesticide ou autres produits chimiques pour ses cultures. Celles-ci seront certes plus fragiles qu’en agriculture dite « traditionnelle » ou « industrielle », mais les aliments qui en seront issus seront dépourvus d’engrais chimiques ou autres substances nocives directement absorbés par le consommateur, même une fois les aliments cuits.
Les cultures et aliments préparés via celles-ci sont donc très peu transformés, et l’agriculture biologique contribue donc à manger de manière plus saine, ce qui aide à diminuer les risques pour la santé.
Des cultures qui contribuent au respect de l’environnement
La non-utilisation de produits chimiques (nitrates, pesticides etc.) participe également au respect de la terre, et de l’environnement de manière globale. En effet, ces pesticides et nitrates vont non seulement polluer les sols et nappes phréatiques, mais également les végétaux ou autres organismes vivants alentours lorsqu’il y a du vent. Une partie des produits chimiques va être emportée et se déposer ailleurs, et être nocif sur des plus longues distances, menaçant alors la biodiversité, faune comme flore. Imaginez maintenant ce phénomène sur des hectares de terrain… et l’on comprend alors que cette pollution se fait à grande échelle.
Afin de pas utiliser de produits chimiques, l’agriculteur va opter pour des solutions naturelles comme par exemple des préparations brutes (ex : vinaigre) ou du purin à base d’orties. L’usage d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) est quant à elle totalement proscrite de l’agriculture biologique. Le mot d’ordre de cette agriculture est donc « naturel ». Elle a pour but d’assurer la pérennité des terres, de l’environnement et de la biodiversité. Des cultures dépourvues de chimie vont mettre plus de temps à croître, et seront plus fragiles face aux intempéries. Mais, en parallèle, elles limitent l’impact environnemental lié à l’agriculture, et donc le dérèglement de notre précieuse planète…
Une amélioration des conditions d’élevage
L’agriculture biologique n’intervient pas que sur les cultures. Elle joue également un rôle essentiel dans la condition animale, qu’il s’agisse de l’élevage ou de l’abattage.
Des pratiques barbares comme le gavage des volailles, l’enfermement des porcs, poules ou vaches, ou encore l’élevage en cage sont proscrits de l’agriculture biologique. Le bétail dispose d’un espace extérieur et donc, de meilleures conditions de vie. De plus, son alimentation est elle aussi plus équilibrée grâce à des pâturages ou autres aliments eux aussi issues d’une agriculture biologique et raisonnée.
Afin de protéger l’animal d’éventuelles maladies, ou en cas de maladie avérée, l’usage d’antibiotiques sera grandement limité. Si la vaccination est autorisée, on va favoriser en parallèle des traitements homéopathiques et issus de la phytothérapie. Cependant, grâce à de meilleures conditions de vie (plus d’espace, un accès à l’extérieur et une alimentation saine), l’animal présente bien moins de risques de tomber malade… et donc de consommer des médicaments.
Les conditions d’abattage diffèrent aussi d’une agriculture industrielle. On va veiller à rapprocher le lieu d’abattage du lieu de vie de l’animal afin de lui épargner de longs trajets éprouvants suscitant stress et mal-être. On va également s’assurer que l’animal est totalement inconscient avant de procéder à l’abattage pour là encore éviter souffrances physiques et psychologiques sur la bête abattue.